On s'y attendait.

Je mens aux gens.
Je leur cache parfois des petits détails, sans importance surement, mais qui pour moi en ont, car je me fais des films sur leur réaction.
J'ai peur des réactions des autres, de baisser dans leur estime. Avant je ne parlais d'ailleurs jamais, je gardais tout dans ma tête, je réfléchissais, j'analysais, je dressais des bilans sur les gens.
Aujourd'hui, je daigne ouvrir ma gueule, et je découvre que je n'aurais pas du parler, comme toujours.
Je ne suis plus la bonne oreille qui peut tenir tous les secrets, j'ai besoin de parler aux autres.
Je ne pense pas que les secrets soient utiles.
Si on cache des choses aux autres, c'est qu'à la base il y a un problème. Dire qu'il n'y a rien n'est qu'hypocrisie.
Avant nous nous disions tout, comme un vrai groupe, c'tait l'pied.
Dès le début de cette année, les gens ont commencé à se mentir.
Ca n'a pas manqué, j'ai menti aussi, et pour sauver ma conscience, je me suis dit que j'étais au milieu.
Je fais filtrer d'un coté et de l'autre en tentant d'éviter que ça pète un jour.

Ca marche.
Enfin, ça marchait.

~~~~~~~~~~

Aujourd'hui, ce ne sont plus les paroles que je cache, mais ce que je ressens. Je n'ai jamais explosé de ma vie. Jamais une grande crise de colère. Des larmes parfois, et ça passe.
On remet à plus tard.
Je ne sais pas comment je réagirais si j'explosais.
Ce que j'imagine d'ailleurs me fait peur. Et pourrait même faire peur à mes amis.
Donc à chaque fois, je met dans un paquet, et j'essaie de soutenir les gens que j'aime.

~~~~~~~~~~

Parfois je mens.
Je mens pour ne pas être déçu par les gens qui comptent pour moi.
Pour continuer d'espérer qu'ils vont me soutenir, et me souhaiter du bonheur.
Même si je suis persuadé qu'ils ne le feront jamais.
Voila mon masochisme.

Ma crise d'angoisse, c'était que je craignais que tout s'effondre autour de moi.
Cette semaine m'a montré que c'était en cours.

Ca t'apprendra à rêver, connard.